15 octobre 2024
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Une nouvelle ère pour l’UE – dans l’attente de résultats !

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A l’issue du Conseil européen de Bruxelles
du 17 au 21 juillet 2020,

l’analyse du Centre de politique européenne.

 

Selon Bert Van Roosebeke, directeur de département au cep – Centrum für Europäische Politik (Berlin/Fribourg) :
« Avec le Fonds de reconstruction, l’UE entame une expérience inédite dont l’issue est aujourd’hui inconnue. Le principal aspect positif est qu’il allégera le fardeau de la Banque centrale européenne. En l’absence d’un accord politique sur des mesures d’aide budgétaire communes, elle a dû dissiper les doutes sur la soutenabilité de la dette de plusieurs États de la zone euro ayant un programme d’achat excessif.

Cette expérience sera couronnée de succès si, au final, la croissance économique augmente en particulier dans les pays de la zone euro au moyen de réformes structurelles. Jusqu’à présent, ces réformes ont été insuffisantes, notamment parce que les faibles taux d’intérêt de la BCE ont réduit la pression en ce sens. Le fait que 390 milliards d’euros de subventions soient désormais nécessaires pour convaincre les États de la nécessité de ces réformes est et reste étonnant ; ils devraient y avoir un intérêt direct.
Il y a eu un long débat sur la conditionnalité de ces subventions et de ces prêts. Il reste à voir si les plans de réforme nationaux et le contrôle de leur mise en œuvre permettront d’accroître la compétitivité des États de la zone euro du sud de l’Europe. Le fait est que les leviers des États qui poussent aux réformes sont limités. Même avec l’aide de l’Allemagne, les cinq frugaux ne pourront pas stopper les versements.
Le Fonds de reconstruction conduira-t-il à un renforcement de l’Europe ? Ou, au contraire, assisterons-nous en fin de compte à une redistribution permanente à grande échelle ? Tout dépendra de la volonté politique des États de mener des réformes ! »

Pour Stefano Milia, directeur du cepItalia – Centri politichee europee (Rome), le compromis obtenu à Bruxelles représente « un nouveau chapitre dans la perception commune de la responsabilité financière au niveau européen. Bien que le résultat soit susceptible de renforcer l’actuel gouvernement italien à court terme, ce dernier devrait reconnaître que son problème essentiel n’est pas d’obtenir des ressources financières mais de les investir de la manière la plus efficace qui soit.
Je ne peux qu’espérer que les priorités fixées par la Commission européenne pour l’utilisation des nouveaux fonds contribueront de manière significative à trouver un moyen de procéder à une réforme globale et à des investissements. »

Pour Julien Thorel, directeur du cepFrance – Centre de politique européenne (Paris),
le compromis obtenu lors du sommet est « une naissance aux forceps dans une situation d’urgence, mais néanmoins un succès !
La répartition relativement équilibrée des moyens entre les subventions et les prêts (52- 48%) – au lieu du ratio prévu il y a quelques semaines de 2/3-1/3 – témoigne symboliquement des dispositions des États membres à faire preuve de solidarité, mais elle envoie en même temps un signal politique sans ambiguïté : il ne s’agit pas d‘une solidarité « quoi qu’il en coûte ».
Les États membres ont collectivement consenti le « droit » à une assistance aux ceux d’entre eux qui en ont besoin. Mais ces derniers doivent maintenant à leur tour faire leurs « devoirs » ! La conditionnalité convenue les invite à utiliser les fonds de manière responsable et à entreprendre des réformes dans les domaines de la politique économique et environnementale. Si ce principe peut être appliqué dans le cadre du plan de relance, il devrait aussi être étendu de manière effective à d’autres domaines politiques à l’avenir, à la faveur d’une convergence économique accrue au sein de l’UE. »

Julien Thorel Directeur
Contact : cepFrance | Centre de politique européenne
350, rue Lecourbe | F-75015 Paris

Site web : cepfrance.eu

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